Nos intimités Collectives

Théâtre

Le projet

Nos intimités collectives est un projet qui met en lumière la relation intime et collective que nous entretenons avec nos aîné.e.s dépendant.e.s

Nos aîné.e.s connaissent le confinement depuis bien plus longtemps que nous et leur isolement se compte en mois, en années… Souvent, leurs seules relations avec l’extérieur sont des soignant.es et des auxiliaires de vie avec qui i.elle.s partagent un quotidien souvent  difficile et empreint d’invisibilité.

Comment, par le théâtre, redonner une place dans notre société à nos aînés que l’on ne voit plus ?  En quoi représenter leur quotidien nous permettrait de prendre le temps, spectateur enfin assis et attentifs, de nous questionner sur notre relation au grand âge, sur notre empathie envers nos aîné.e.s?

 

Dates à venir

Dates passées
Eté culturel 2023 avec le soutien de la DRAC IDF

  • Hôpital Rothschild paris 12
  • Hôpital Charles Foix Ivry sur seine
  • Accueil de jour Edith Kremsdorf Osé France paris 3
  • A domicile Aulnay sous bois
  • Chapelle de la Pitié Salpétrière Paris 13

Durée

  • 3 petites formes In Situ (1 musicien.ne / 1 Comédien.ne) de 30-40 min chacune ou une version tout public 1h15 (2 musicien.ne.s / 2 comédien.ne.s)

Public

  • À partir de 15 ans

DOSSIER COMPLET Nos intimités collectives-dossier final

 

Équipe

  • Texte et Mise en scène : Catherine-Elishéva Decastel
  • Jeu : Armelle Bossière et Romain Blanchard
  • Musique : Claire Chouard et Olivier Lerat

Partenaires

  • Département de Seine Saint Denis dans le cadre de l’Appel à Projet CARE
  • Drac IDF dans le cadre de l’été culture 2023
  • Région IDF aide à la diffusion In Situ

 

EXTRAITS VIDEO NIC – cendrillon  /  NIC – pas comme la dernière fois  /  NIC – ça pourrait être ça la vieillesse / NIC – faire à leur place / NIC – Les livres de MME P

Extraits vidéos filmés à La Chapelle Saint-Louis de la Pitié-Salpétrière dans le cadre d’une représentation tout public.

 

Écriture de l’autrice à partir d’une série de rencontres ainé.e.s – aidant.e.s

Il s’agit d’écrire sur et autour des personnes âgées rencontrées, que ce soit sur leur vie quotidienne, leur réalité physique et psychique, leur solitude, leur appréhension de la vieillesse, les difficultés et les joies qu’elles peuvent traverser. Mais aussi sur la somme des mémoires de toute une vie qu’elle porte avec elles.

Il s’agit également d’écrire sur et autour de ceux qui les accompagnent. Qu’ils soient dans le soin, dans l’encadrement ou l’accompagnement quotidien, ou qu’ils soient membre de la famille.

Comment prendre soin, parfois dans des conditions difficiles ? Quel lien se tisse au fil des rencontres avec nos aînées ? Entendre les mots de ceux qui sont peu visibilisés et chercher dans tout cela à faire ressortir nos humanités communes, les espoirs, les peurs, les doutes, la fatigue, mais aussi, probablement, ce sentiment impalpable d’être utile.

L’écriture de l’autrice a pour but de mettre en lumière ceux que l’on ne voit plus, ou que l’on ne regarde plus ? Dans la société quotidienne, leur rendre une place. Ils sont la racine de nos nouvelles générations. Et pourtant, pour une raison ou pour une autre, notre société les a invisibilisés.

Écrire des portraits de ces personnes, mais aussi sur ces petits riens qui racontent le lien qui se tisse. Un regard qui s’échange, un sourire, un pansement. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un recueil de paroles, mais bien d’écrire à partir de leurs paroles, à partir de leur réalité à partir de ce que l’on ressent, perçoit, observe. Et tenter d’en faire ressortir la poésie, la beauté et l’humanité.

Diffusion de petites formes théâtrales et musicales In Situ

 

Vers une poétisation de la vie des personnes âgées isolées et invisibilisées et de leurs accompagnants (soignants / aidants)

Description du projet

Les petites formes in situ sont de petits spectacles conçus à partir des portraits réalisés par C.-E. Decastel dans le cadre du projet CARE (département de Seine-Saint-Denis, CCAS de Romainville) à la suite de six mois de rencontres et d’ateliers d’écriture auprès de personnes âgées isolées et auxiliaires de vie romainvilloises.

Nous souhaitons qu’elles soient offertes à ce public, coupé de l’offre culturel, empêché de sortir pour des raisons de santé. L’équipe artistique ira donc dans leurs lieux : EHPAD, accueils de jour, appartements etc.

Imaginées pour et à travers les contraintes de ces lieux et des conditions de vie spécifiques à ces spectateurs (attention réduite à cause de l’âge notamment), ces petites formes sont un objet artistique unique, favorisant la rencontre artistique, le partage et le dialogue.

 

Note d’intention de Catherine-Elishéva Decastel

Une bulle de poésie, une intervention furtive, adaptée au temps de la personne âgée : voici ce que l’autrice et metteure en scène C. -E. Decastel souhaite offrir à travers ce dispositif.

“J’ai eu la chance de partager pendant six mois le quotidien de ces personnes invisibilisées, qui ont le sentiment de ne plus avoir de place dans la société. Ces rencontres, qui m’ont profondément bouleversées, ont fait naître en moi la nécessité de dialoguer avec eux par l’écriture. De parler d’eux à travers un regard, le mien, qui leur permettrait de poser un regard autre sur leur quotidien, de le poétiser sans en éluder les problématiques, de rendre joyeux ce qui, de l’extérieur, peut paraître tragique…

Je souhaite que ces petites formes ressemblent à un cadeau tendre, leur rendre, par le théâtre, la poésie, l’humanité qu’ils incarnent, et qui peut-être, leur permettraient de se considérer autrement que réduites à des numéros de lit, des horaires de visite, des noms de médicaments.

Leur raconter leur histoire et l’histoire d’autres personnes qui pourraient être elles, ou un.e ami.e qu’elles ne peuvent plus voir, c’est essayer, pour moi, de leur rendre leur juste place.”

Nos intimités collectives – Genèse du projet

En 2020, le département de Seine-Saint-Denis me sollicite pour répondre à l’appel à projet CARE. Il s’agissait de proposer un projet autour du/ des confinement(s) que nous venions de vivre.

Travaillant depuis quinze ans sur la dialectique entre l’intime et le politique, l’espace privé et l’espace collectif, je me suis d’abord questionnée sur l’expérience que nous venions de vivre et qui avait tant éprouvé.e.s. Si beaucoup d’entre nous ont “expérimenté” cette notion pour la première fois, certain.e.s connaissent le confinement au quotidien sans avoir d’autre choix que de s’en accommoder jusqu’à la fin de leur vie.

Ces parents, grands-parents que nous avons regrettés de ne pas voir pendant quelques mois, auxquels nous avons eu le temps de penser plus que de coutume, connaissent pour beaucoup cette expérience de l’isolement et de l’acclimatation à vivre dans des lieux exigus, sans pouvoir en sortir, que ce soit en appartement ou en EHPAD.

N’était-ce pas le moment de s’intéresser à leur confinement ? Et ainsi de développer une attention, une empathie plus durable que celles qui nous effleurent dans les moments fugaces que nous leur accordons au quotidien ?

J’ai donc choisi de travailler avec des personnes âgées qui ne peuvent sortir de chez elles et sont aidées au quotidien par des auxiliaires de vie pendant près de six mois.  Je souhaitais partir à l’aventure, à la rencontre de ces personnes, sans la volonté de création d’un objet spectaculaire. Il s’agissait avant tout d’écrire à partir de mon expérience intime de ce parcours, un récit, un parcours de vie partagé, mêlant mon écriture et la parole des personnes rencontrées.

Ce positionnement m’a aidée à privilégier la qualité de la rencontre, quasi quotidienne, de ces personnes mais aussi des aides au maintien à domicile ou auxiliaire de vie que je suivais dans leur tournée et avec qui nous avons fait de nombreux ateliers d’écriture.  La force de ces rencontres m’a bouleversée. Il m’a paru alors évident qu’il fallait écrire, écrire des portraits de chacune de ces personnes et de ce qui faisait le sel de leur relation.