Espace Marcel Cachin

Espace Marcel Cachin

Intervenante artistique : Catherine Decastel

NOTE D’INTENTION – OBJECTIFS

Cet atelier se base sur la création.

Il s’agit avant tout d’offrir la possibilité à des enfants de participer à la construction d’un spectacle, de le fabriquer ensemble.

L’idée est de tenter de porter plus loin que l’objectif d’une restitution.

Prendre part à une création demande une certaine exigence, d’une part par le fait de monter une œuvre complète en respectant la part de création de l’auteur – c’est à dire aborder le texte sans coupes et non quelques extraits -, et d’autre part par la qualité scénique demandée pour que le spectacle d’une heure environ tienne debout devant les spectateurs.

C’est un véritable challenge pour des enfants de leur âge mais cela rend l’implication assez magique. En effet, ils ne touchent plus seulement à l’activité théâtrale comme un espace de jeu et de divertissement mais à sa vocation première qui est de fabriquer un objet théâtral à part entière. Ils touchent du bout des doigts ce qu’est une œuvre.

Lorsqu’on met en scène des amateurs, on a tendance à être beaucoup plus directif afin de pallier au manque de technique et parfois de « talent », alors qu’avec des professionnels on laissera davantage l’espace de chercher comment faire tout en les accompagnant sur le sens dramaturgique de l’œuvre.

Ici justement l’objectif est d’accompagner des enfants, amateurs, dans une création qui serait la leur. Leur permettre de toucher à la liberté de création, avec leurs idées, leurs visions. il ne s’agit pas de les mettre EN scène mais bien de les laisser trouver leur façon d’être SUR scène.

L’atelier comporte évidemment une partie de travail technique sur la voix, la diction, mais se concentre surtout sur la présence scénique. À travers des jeux on recherche une façon d’être dans cet espace nommé plateau et ce qu’on a à y dire. En effet, l’atelier est entièrement tourné vers la création et pas seulement vers une pratique théâtrale.

Quand j’ai commencé le théâtre, un de mes professeurs m’a dit : « On commence tous le théâtre pour de mauvaises raisons, mais ceux qui y restent sont ceux qui y ont trouvé leur liberté. »

Je suis convaincue de cela. Les enfants commencent le théâtre pour améliorer leur prise de parole en public, pour soigner une timidité, pour compenser un manque de confiance en eux, pour faire plaisir à leurs parents ou pour accompagner leur copine qui fait du théâtre. Souvent les parents me disent : « Oh elle/il est tellement un clown à la maison ça doit être facile avec elle/lui ». Et je vois le même enfant sur scène être au contraire timide, n’osant pas, un peu perdu. Parfois c’est l’inverse qui se produit. Les parents me disent que leurs enfants ne disent pas un mot en classe et que une fois sur scène, ils sont au contraire complètement rayonnants.

Être sur scène est une expérience qui ne ressemble à aucune autre et qui n’a rien à voir avec la vie quotidienne. Être sur scène c’est trouver un petit trou noir dans son existence à l’intérieur duquel la liberté est infinie. Et je crois qu’axer l’atelier sur l’expérience de la création permet justement à chacun de trouver son propre trou noir de liberté.

Ateliers périscolaires à Romainville

Depuis septembre 2015

Ecole Gabriel Péri

Ecole Paul Vaillant Couturier

Espace Marcel Cachin

Intervenants : Catherine Decastel, Mirabelle Wassef, Aurélie Rochman.

La Compagnie des Myosotis est présente sur le territoire de Romainville depuis septembre 2015. Elle a mené des interventions dans les cadres des temps périscolaires sur trois écoles de la ville, cette présence lui a permis d’avoir une connaissance des publics et du territoire de Romainville

La question de la pratique amateur et de la transmission artistique est au cœur du travail de la compagnie, qui s’inscrit dans une envie forte de temps de partage et de dialogue avec les habitants et les amateurs. C’est pourquoi, elle s’est investie depuis septembre 2015 dans les ateliers d’initiation de pratique théâtrale dans le cadre des activités périscolaires à Romainville.

Le périscolaire est un facteur favorisant l’initiation d’enfants qui n’auraient peut-être pas de leur propre volonté été vers le théâtre, et qui parfois génère l’envie de pousser la porte d’un cours plus poussé dans les équipements culturels extra-scolaire.

La pédagogique développée en périscolaire s’axe sur le ludique (jouer à un autre que soit), les bases du vocabulaire de la scène théâtrale (cour, jardin, lointain…), les fondamentaux de la présence scénique (entrer, sortir, parler fort, articuler etc…) et la mise en jeu et en mouvement du corps à partir d’un personnage ou d’une situation (avec ou sans texte).

A Romainville, les niveaux d’âges ont des thématiques philosophiques annuelles (comme l’amitié ou les émotions ou le désaccord…), ce qui permet de centrer les corpus de textes autour d’une réflexion générale.

A travers ces thématiques, nous avons déjà pu aborder de grands textes classiques et contemporains comme Roméo et Juliette et Hamlet de Shakespeare, Les misérables de Victor Hugo, Une saison au Congo d’Aimé Césaire, Salina de Laurent Gaudé, La Nuit, mon Ange de Jo Cassen, Le puzzle de Nadine Costa, Le dealer de gentillesse Extrait de La boutique de disputes de Laurent Vallerbe, et tant d’autres…

Nous avons également parfois écrit, improvisé, fabriqué ensemble des scènes.

Le cadre périscolaire étant limité de 5 à 12 séances, il s’agit pour nous d’impulser du jeu, des formes, des façons de dire le monde… C’est pourquoi, chaque texte abordé est souvent réduit dans son essence afin de ne garder qu’une situation précise et d’éviter l’appréhension d’un texte à apprendre. Bien qu’il n’y ait pas de restitutions demandées, il nous parait important d’en poser une dans un cadre sans danger (devant un autre groupe par exemple) afin de permettre aux enfants de gouter à l’expérience d’être sur scène devant un public.